Nous savions depuis six mois que cinq de nos camarades étaient particulièrement menacés par une procédure disciplinaire. L’arrivée des premières convocations confirme nos craintes, il s’agit de conseils de disciplines, et non pas de simples intimidations.

Ces poursuites individuelles s’inscrivent dans un contexte général d’une remise en cause du fonctionnement du Lycée Autogéré de Paris par le rectorat de Paris et le ministère de l’Éducation Nationale. Le fonctionnement particulier du LAP existe de façon dérogatoire depuis 42 ans. Or, pour saborder ce projet, la hiérarchie a choisi comme stratégie d’interpréter les particularités du lycée comme des dysfonctionnements. Maintenant, elle transforme ces dysfonctionnements en fautes individuelles.

Ces accusations s’appuient sur une enquête administrative dont elles éclairent le rôle. Il ne s’agissait pas d’étudier le fonctionnement d’un établissement (démarche qui aurait supposé des inspections in-situ qui n’ont jamais été menées) mais de multiplier des auditions individuelles pour nourrir des dossiers à charge. Ces dossiers à charges ont clairement ciblé des collègues non en raison de la gravité de fautes supposées mais plutôt de leur importance dans un collectif qu’il s’agissait de casser.

Car, si le ministère a compris une dimension du fonctionnement de notre lycée, c’est la centralité de l’équipe enseignante. Pour le détruire il faut casser le collectif, d’où le choix d’une individuation qui divise et nie un fait de base :  les décisions au Lycée autogéré sont collectives et, si fautes il y a, tous les membres de l’équipe en partagent la responsabilité. Ces attaques ne sont donc pas seulement profondément injustes du fait de la disproportion entre les faits reprochés et la procédure disciplinaire déclenchée, ni en raison du choix systématique des témoignages à charge mais aussi par la négation complète d’un mode de fonctionnement collectif qui est le nôtre.

Il est bien question du procès de l’autogestion dans lequel nos camarades jouent le rôle de bouc émissaire.  

Nous demandons donc l’abandon des procédures disciplinaires et leur réintégration immédiate.

Des membres de l’équipe enseignante du lycée autogéré de Paris

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