Le vendredi 17 novembre 2023.


Récit d’une rude journée au lycée autogéré.


11h59 : appel de l’équipe de direction et de gestion du lycée Jean Lurçat pour nous signifier
que toutes les dépenses sont gelées jusqu’à nouvel ordre parce que la dotation pour l’exercice
2023 (à 4 semaines de la fin d’année civile) n’a toujours pas été versée sur le compte de
l’intendance. Soit 91 000 €. Nous savions depuis une semaine que les caisses avaient été
vidées… nous apprenons que 8000€ d’achats déjà effectués ne seront pas payés à nos
fournisseurs. Un message de colère est adressé à Monsieur Barles, le directeur académique
des services de l’éducation du second degré.


14h10 : Le collectif du LAP se réunit en AG pour 1h30 d’échanges et de partage des différentes
inquiétudes (le lycée en danger… le bac… comment faire ?). Les cours de l’après-midi sont
suspendus et des groupes se forment pour essayer de lancer des actions de soutien en alertant
sur notre situation. Le collectif pense à mettre le lycée à l’arrêt tant que l’argent n’est pas
versé.


16h09 : Nouvel appel de la direction de Jean Lurçat nous annonçant qu’il s’agit d’une « erreur
». Selon Monsieur Barles, la DOPS a déjà versé l’argent. Les 91 000€ n’étant pourtant pas sur
le compte du lycée Jean Lurçat, l’intendant a été missionné en urgence au rectorat pour
trouver trace de notre budget perdu.
Dès que sera produite la preuve que ce versement avait bien été effectué l’intendance de
notre lycée de rattachement relancera les paiements de nos factures.


16h30 : en AG nous décidons de maintenir nos activités la semaine prochaine si et seulement
si nous avons bien la confirmation que cet argent est disponible pour nos activités.


Bilan : Cette journée stressante et éprouvante n’est pas la première que nous vivons depuis quelques
mois. Nous sommes tous et toutes, profs, élèves et personnels du lycée, inquiétés, bousculés,
malmenés presque quotidiennement par des annonces qui, toujours au dernier moment,
gênent les activités pédagogiques, empêchent la préparation sereine des examens et
menacent l’existence même du lycée. Selon le ministère de l’éducation, le mal-être et la maltraitance à l’école sont des fléaux contre lesquels il faut lutter. C’est une lutte que notre projet porte aussi en lui. Comment expliquer
alors que les responsables du rectorat, en refusant de communiquer, maintiennent les élèves
dans une incertitude profonde sur leur avenir scolaire et nous plongent dans une inquiétude
insupportable sur l’avenir de notre projet ?